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Le plein s'il vous plaît ! la solution au problème de l'énergie
de Jean-Marc JANCOVICI & Alain GRANDJEAN - Seuil - 18 € - 192 pages - 2006
Extraits :
Depuis 1900, la consommation d'énergie de l'humanité a été multipliée par près de 30 et, depuis 1850, par plus de 150 !
(p. 19)
Le climat, pour sa part, n'a pas encore réagi haut et clair à nos émissions passées. Au cours du dernier siècle, la température planétaire moyenne a certes gagné un demi-degré, et le gaz carbonique (CO2) a bien augmenté de 30% dans l'atmosphère, mais tout cela ne nous a vraiment empêchés de dormir - au sens propre - que quelques nuits en août 2003. Pourquoi donc faire tout un fromage de ce changement climatique ?
(p. 8)
Le « petit âge glaciaire », qui a refroidi l'Europe occidentale au XVIIe siècle, ou « l'optimum médiéval » (aux alentours de l'an mil) qui permit à Erik le Rouge de coloniser le Groenland, correspondent à des variations de la moyenne planétaire qui sont probablement restées inférieures au degré.
Un écart de 5 degrés, en revanche, s'appelle tout simplement... un changement d'ère climatique.
Ainsi, il y a 20 000 ans, au plus fort de la dernière ère glaciaire, quand les mammouths déambulaient dans le Périgord à la place des touristes anglais, que la France, couverte d'une maigre steppe, avait un sol gelé en permanance, et que le niveau des océans avait baissé de 120 mètres, le thermostat planétaire n'avait baissé que de 5°C par rapport à aujourd'hui.
En outre, lorsque la planète est passée de l'ère glaciaire au climat actuel, avec à l'évidence une modification de l'environnement, cela a pris pas moins de 10 000 ans.
Une hausse de quelques degrés de la moyenne planétaire en un ou deux siècles seulement irait donc 50 à 100 fois plus vite que ce que la nature a fait toute seule dans le passé, et s'assimierait bien plus à un véritable choc climatique qu'à une promenade de santé.
On peut légitimement se demander si une évolution aussi radicale permettra de conserver une humanité de quelques milliards d'hommes avec une espérance de vie à la naissance de 50 ou 60 ans.
(p. 24-25)
Encore plus concrètement, il est manifeste que le « rattrapage » actuellement poursuivi par les populations chinoises, indiennes et brésiliennes est tout sauf immatériel, et que la croissance actuelle du PIB mondial a un fort contenu matériel.
Elle est brutalement prédatrice et conduira tôt ou tard à sa propre fin, à cause des destructions irréversibles de ressources et de services naturels dont elle s'alimente.
(p. 120-121)
Cela fait maintenant quelques décennies que l'abondance énergétique est devenue un élément du quotidien en Occident, à tel point que tout Français âgé de moins de 40 ans n'a jamais connu autre chose.
Si nous remontons plus loin dans le temps, cela fait quelques milliers d'années que « toujours plus » est notre devise.
Alors il est difficile d'accepter qu'il faille désormais viser le « nettement moins » !
(p. 54)
Présentation de l'éditeur :
Et si la hausse du prix du pétrole était le début d'une salutaire crise de désintoxication ? Et s'il fallait encourager cette hausse, voire l'accentuer ? Si l'énergie ne vaut rien - car elle est incroyablement sous-évaluée - c'est que ni l'épuisement des ressources en pétrole, ni le coût du changement climatique, ne sont inclus dans son prix. Par un surprenant tour de passe-passe, il s'avère que le PIB peut croître tandis que nous allons droit dans le mur. Nous vivons donc dans l'illusion d'une source d'énergie inépuisable et bon marché, illusion qui nous masque les catastrophes climatiques, économiques et politiques à venir.
Il est temps pour chacun de nous de se montrer réaliste. Une taxe progressive et volontaire sur le pétrole profiterait non seulement à la nature, mais nous protégerait nous-mêmes, à commencer par les plus modestes, face aux mutations économiques à venir. Une idée forte et iconoclaste, pour un livre qui devrait inciter au débat.
Les auteurs :
Jean-Marc JANCOVI et Alain GRANDJEAN sont tous deux anciens élèves de l'Ecole polytechnique. Le premier est ingénieur-conseil auprès de grandes entreprises et de l'Etat. Le deuxième, économiste, préside la société " Capitalisme durable ".
table des matières :
Introduction
Un doigt, ou un zeste d'effet de serre ?
Puis-je payer plus tard ?
La technique : mirage ou miracle ?
Le politique se cache derrière le citoyen
La croissance, une planche de salut qui glisse
Le pétrole, des prix cassés toute l'année
La taxe, sinon rien !
Conclusion
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