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ÉCOLOGIE  CHRÉTIENNE
l´écologie à la source du christianisme

saint François d'Assise : patron céleste des écologistes (Jean-Paul II en 1979)
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mise à jour le
11 avril 2007

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Spécificité de l'écologie chrétienne

Cet article provient du site du diocèse de Fréjus-Toulon (http://www.diocese-frejus-toulon.com) qui nous a aimablement autorisé à le reproduire. Il a été publié le 5 mars 2006, dans le cadre de la commission "environnement et cadre de vie".



évidence de la question écologique

Alors que pendant de nombreuses années certains ont pu relativiser les problèmes environnementaux et qualifier les précurseurs de « cassandres », la menace globale que fait peser le réchauffement climatique sur l’avenir de l’humanité a désarmé ces oppositions de principe. En effet, aujourd’hui plus aucun scientifique sérieux ne nie l’ampleur extraordinaire du phénomène. L’amplitude du réchauffement qui est enregistré est supérieure à tous ceux connus depuis 100 000 ans. La monté subséquente du niveau des océans (due essentiellement à la dilatation thermique de l’eau) sera, en tout état de cause, de l’ordre de 0,50 m au milieu du siècle. Les orientations énergétiques qui seront choisies au moment de la transition post pétrole pouvant encore largement aggraver la situation. Le réchauffement climatique n’est toutefois pas le seul problème qui doive nous interpeller : la pollution des eaux par les engrais et les pesticides, la qualité de l’air et des aliments, la tension sur la biodiversité sont également reconnus par tous comme très préoccupants. Toutefois autant le constat n’est guère mis en doute, autant les solutions envisagées sont beaucoup moins consensuelles, les lignes de fractures reproduisant les origines idéologiques de chacun.


discours dominants

On peut de manière synthétiques les classer dans deux catégories qui reposent sur les deux grandes tendances de notre civilisation depuis les lumières : le pragmatisme et l’idéologie. D’une part les structures organiques du système adaptent leur discours productiviste habituel en le dissimulant par un habillage « développement durable ». Des entreprises axent sur ce concept une partie de leur politique de communication. Pour certains secteurs de l’économie, il s’agit même de marchés exceptionnellement profitables (traitement des déchets, services énergétiques, mesures diverses de qualité de l’air de l’eau etc.). Il est cependant aisé de constater que parmi les trois volets du développement durable - économique, social, environnemental - seul le premier constitue réellement un instrument de pilotage des entreprises. Il ne s’agit pas là d’un quelconque cynisme des dirigeants mais tout simplement de pragmatisme puisque seul le volet économique peut être suivi précisément grâce aux outils comptables et financiers que les « managers » suivent grâce à des tableaux de bord des plus précis. Rien de comparable pour les deux autres domaines malgré des efforts récents destinés à évaluer la performance dans ces secteurs. Par ailleurs quelque soit la réalité de ces efforts, ils ne conduisent nullement à une interrogation globale du système productiviste, ni à la remise en cause des options énergétiques qui le sous tendent. Le paradigme de la croissance mesurée par l’augmentation perpétuelle du PNB reste au cœur du système de références ainsi que la croyance que la technologie apportera elle seule LA solution. A l’autre « pôle » (le pôle idéologique) se situe un congloméra assez disparate dans ses apparences et ses manifestations que l’on peut regrouper sous le vocable d’écologistes. L’éventail comprend aussi bien un faisceau d’associations locales à vocation particulière, que des centres de recherche indépendants, des ONG, des mouvements citoyens, de réels partis politiques et des groupuscules extrémistes. Au-delà de leur diversité, ils se caractérisent par un système de valeur qui à bien des égards place le macrocosme en premier. L’homme n’y apparaît souvent que comme une espèce de super parasite ou de virus qui trouble par sa seule existence le cours de Mère Nature ! La conséquence logique de ce prédicat est l’adhésion sous une forme ou une autre à la théorie malthusienne de la croissance zéro, le souhait d’un repli démographique dont on sait par ailleurs qu’il est largement engagé en Europe sans conséquence sur la question environnementale. Bien que la question comportementale soit parfois évoquée, ce n’est que pour réclamer un encadrement supplémentaire par la loi.


spécificité de l'écologie chrétienne

L’originalité de l’écologie chrétienne est triple. Sa source est l’Écriture Sainte éclairé par l’enseignement de l’Église, son centre de gravité est l’homme, le champs de son déploiement se trouve prioritairement dans le comportement de chacun comme personne humaine. C’est bien sûr dans la Genèse que se trouve inscrit le mode naturel de la relation entre l’homme et la création. Une lecture trop rapide peut faire croire que se trouve dans le récit de la création les racines de la domination inconsidérée de l’homme occidental sur la nature, c’est pourtant tout le contraire ! « l’Eternel Dieu pris l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » (Gn 2-15). Cette phrase de l’Ecriture fonde tout : Primauté de la relation entre Dieu notre créateur et l’Homme, dessein divin sur l’humanité et subséquemment vocation de l’humanité à cultiver c’est-à-dire à participer à l’œuvre divine de création. La Nature n’est pas donnée une fois pour toutes. Elle est appelée à changer et l’homme a sa part dans ce changement Appel à « garder » la création et donc a en préserver le caractère propre pour les générations futures C’est cette notion de « garde » que le magistère développe. Dans ces encycliques Evangelium vitae et Centesimus annus Jean-Paul II en appelait à « une écologie humaine et sociale » et insistait particulièrement sur les modalités du combat qui doit conduire à la destruction des structures de péché pour « les remplacer par des forme plus authentiques de convivialité. » Ce dernier terme doit être pris au sens fort du vivre ensemble et il met ainsi en évidence le sort commun de la famille humaine. Le magistère rappelle ainsi à chacun de nous sa responsabilité et nous conjure de nous détacher du consumérisme généralisé. Le Saint Père nous désigne ainsi clairement la racine du problème (toujours dans Centesimus annus ) « l’homme saisi par le désir d’avoir et de jouir plus que par celui d’être et de croître consomme d’une manière excessive et désordonnée les ressources de la terre et sa vie même. » Ainsi pour un chrétien cohérent la question écologique n’est séparable ni de sa vie spirituelle, ni de choix sociaux et politiques généraux qui fixent les modes de développement de la société humaine. C’est donc bien un choix de société qui se trouve devant nous et une nécessité de conversion individuelle qui nous est demandée. Faire accroire qu’une nouvelle technologie ou une nouvelle loi permettra de trouver la solution à la question écologique est une véritable escroquerie qui tente de maintenir les citoyens dans une éternelle minorité politique. « Faites confiance aux savants (ou aux spécialistes) et ils vous trouverons le remède qui surtout ne vous demandera aucun effort, aucune remise en cause. La mise en pratique de la charité au niveau le plus général, celui de la famille humaine, nécessite un choix libre et responsable de chacun en particulier. Centrer la problème environnemental sur l’homme ce n’est nullement renoncer à agir pour des changements législatifs comme peuvent le faire les « écologistes », mais c’est les inscrire dans le contexte général d’une remise en cause des fondements implicites des sociétés consuméristes occidentales. C’est pourquoi la question environnementale est complètement connexe de celle du cadre de vie non seulement du fait de leur rétroactions réciproques ( la manière dont est abordé la problématique du logement a bien sûr une composante avant tout sociale, mais elle a également des effets sur les déplacements et donc sur la quantité d’émissions de gaz à effet de serre), mais également parce que dans les deux cas les mêmes options sociales et politiques, le même développement des structures de péché ont des effets néfastes dans les deux domaines, cadre de vie (urbanisme) et environnement (écologie).


conclusion

Comme dans bien d’autres domaines, la profondeur, la pertinence et l’actualité de l’enseignement de l’Eglise sur la question écologique frappe tous ceux qui prennent la peine de l’approfondir. Le fait incontournable que seule l’Eglise apporte une réponse holistique à l’ensemble des questions doit nous servir d’appui pour dialoguer avec les autres acteurs. Tout particulièrement nous devons aller au devant de la mouvance écologique tout d’abord parce qu’il sera possible de travailler ensemble sur de nombreux points mais également parce que cette collaboration doit être l’occasion de faire découvrir, essentiellement par la cohérence du comportement, la vérité de l’enseignement de l’Eglise.



Cet article provient du site du diocèse de Fréjus-Toulon (http://www.diocese-frejus-toulon.com) qui nous a aimablement autorisé à le reproduire.


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